Ancienne pensionnaire de l’école bilingue fulfuldé-français de Nomgana, Koumbo Diallo y est retournée craie en main. Elle enseigne depuis 2012 dans cet établissement primaire bilingue qui enregistre 42 élèves de la 1re à la 4e année.

En cette matinée de mercredi, Koumbo Diallo a principalement dans son programme deux matières dans sa classe de 3e année : anndalHiisa et anndaldiidi. « Quand on dit andall, c’est la connaissance, le savoir. Andalldiidi c’est savoir tracer. Andallhiisa, c’est la connaissance des nombres, savoir calculer » explique l’enseignante. En clair, il s’agit de l’arithmétique et de la géométrie en langue fulfuldé. C’est l’utilisation de cette langue nationale dans l’enseignement qui fait la particularité de cette école.

Sur un cursus de 5 années aboutissant à l’examen du certificat d’études primaires (CEP), le fulfuldé occupe une place prépondérante dans les programmes d’enseignement. « Le niveau va décroissant de la première année à la cinquième année. En première année, l’enseignement est fait à 90% en langue fulfuldé. Seule, une matière est enseignée en français. En 5e année, la proportion descend à 10% » détaille le directeur de l’école, Leihabibe Dicko.

De l’élève à l’enseignante, une histoire passionnée

Entre l’école bilingue et Koumbo Diallo, il y a une histoire qui dure depuis 18 ans. Elle est en effet un pur produit de ce système d’éducation. « En 1998 j’ai été inscrite à l’école. On nous a dit qu’on nous avait inscrit à l’école mais on ne savait pas que c’était une école bilingue » se remémore-t-elle. Pour autant, elle loue le ciel pour cette chance. Passée haut la main à l’examen du Certificat d’études primaires (CEP) en 2003, elle intègre le collège multilingue spécifique de Loumbila. Ce collège est la suite logique de l’éducation bilingue au niveau collège. « Là, il y a toujours des matières spécifiques qui sont enseignées. Il y a le fulfuldé, la production, c’est-à-dire l’élevage et culture maraichère, la culture… »

Au bout de 4 ans d’études, elle décroche son brevet d’études du premier cycle (BEPC). Ce sésame ouvre la voie au second cycle de l’enseignement secondaire. Mais Koumbo Diallo fera le choix, après la classe de seconde, de tenter sa chance au concours d’entrée à l’École nationale des enseignants du primaire. « Les conditions n’étaient pas réunies pour que je puisse continuer. Il fallait que je travaille pour pouvoir venir en aide aux parents » se justifie-t-elle. Après 2 années de formation, elle est apte à enseigner.

Être institutrice, elle l’a toujours rêvé. « C’est un métier que j’ai aimé depuis l’école primaire, peut-être inspirée par mon maître. Je voyais en lui celui qui connait tout. Enfant, je rêvais d’être comme lui ».

Son premier poste l’amène dans une école classique dans la commune de Ourgou Manéga. Un an après, on la sollicite pour enseigner dans l’établissement où elle a fait ses armes. « Elle avait des compétences, elle a été formée sur la base de l’éducation bilingue. Elle sait lire et écrire en langue fulfuldé. En plus, il y a vraiment un besoin d’enseignants qui présentent ce profil. C’est pourquoi elle a été approchée » confie son directeur.

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