Le cadre de dialogue des communautés se tient en prélude à la deuxième journée régionale des communautés de la région de la Boucle du Mouhoun. Le consortium Solidar Suisse et SOS Sahel international Burkina Faso organise cette activité dans le cadre du projet de Renforcement de la Résilience Communautaire des Ménages agrosylvopastoraux dans les régions de la Boucle du Mouhoun et du Nord (RESICOM). Au total, quatre cadres de dialogue ont pu se tenir chez sa Majesté le Massa de Dédougou le 12 novembre 2O23. Objectif, évaluer le niveau de mise en œuvre des bonnes pratiques de résolution amiable de conflits communautaires et les stratégies pour le renforcement du vivre ensemble proposées lors des journées antérieures.
18 communautés ont participé à ce cadre de dialogue avec chacune 5 représentants. Chaque communauté est soumise à des questions de réflexion sur le thème ‘’quelles stratégies de valorisation des mécanismes et savoirs locaux dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale ? ’’. Pour mieux conduire les travaux et avoir de bons résultats, le thème est éclaté en quatre sous-thèmes. Le premier est relatif aux bonnes pratiques ou aux pratiques endogènes auxquelles les communautés ont eu recours pour résoudre des conflits communautaires depuis la dernière édition de la journée régionale des communautés. Le deuxième s’intéresse aux stratégies pour le renforcement du vivre ensemble harmonieux et de la cohésion sociale que ces communautés ont utilisées depuis la dernière édition de la journée régionale des communautés. Le troisième sous-thème aborde les difficultés auxquelles les communautés ont été confrontées, et le dernier porte sur les recommandations à formuler à tout membre des communautés afin que la cohésion sociale soit une réalité à Dédougou. La restitution et la synthèse des débats ont eu lieu en plénière.
Concernant les bonnes pratiques utilisées pour résoudre les conflits
Il y a, entre autres, le recours aux aînés, à la parenté à plaisanterie, aux sages aux griots et forgerons, aux coutumiers et religieux, aux responsables de communautés, etc. Quelques fois, il y a eu la médiation des oncles paternels et maternels et celle de la chefferie traditionnelle.
Les stratégies utilisées pour renforcer le vivre ensemble
A ce niveau, les communautés et groupes socio-ethniques ont eu plusieurs initiatives. Il s’agit de l’organisation de ces communautés en associations, de l’organisation d’activités socio-culturelles et sportives, de la présentation de vœux au sein de certaines communautés, de la tenue périodique de rencontres entre les communautés, de l’organisation d’activités de valorisation de la parenté ou de l’alliance à plaisanterie, etc.
Des difficultés ont empêché le recours à certaines bonnes pratiques et stratégies proposées antérieurement pour la résolution des conflits communautaires. Les participants au cadre de dialogue ont mentionné, entre autres, la difficulté de mobilisation des membres au sein de plusieurs communautés, la non maîtrise da la parenté à plaisanterie au niveau de certaines communautés, la mauvaise organisation de certaines communautés et la méconnaissance de la culture des autres.
Des recommandations
Les recommandations concernent la poursuite de la sensibilisation pour l’éducation au respect des valeurs telles la tolérance, le pardon, la solidarité, l’intégrité, le dialogue…D’autres ont trait à la multiplication des cadres de rencontre entre les communautés, à la promotion du respect des valeurs des autres communautés, à la promotion du civisme, du patriotisme et de la citoyenneté responsable. Il y a également l’organisation d’activités socio-culturelles et la tenue périodique des journées de communautés. Deux facilitateurs ont dirigé les travaux de ces cadres de dialogue. Ils sont Dapoba DIARRA conseiller en droits humains et Joseph NOBA éducateur social.