Du 09 au 13 septembre 2024, nous avons effectué une mission de suivi de la campagne humide sur les sites du projet RESICOM sur les bas-fonds de Bokin (Guibaré) et Manenga (Boulsa) ainsi que les aménagements CES/DRS. Cette visite a permis de constater une bonne évolution des cultures. Retour sur quelques témoignages des producteurs et acteurs des services techniques de l’agriculture.
“Je me nomme Madi OUEDRAOGO, producteur dans la commune de Guibaré (province du BAM). L’arrivée du projet RESICOM dans notre commune est une opportunité qui nous permet de renforcer nos compétences et moyens de production agricole. Avant, ne connaissant pas les bonnes techniques de production rizicole, je semais le riz comme le mil, sur 25m2, ma production ne dépassait pas 03 charrettes. Mais aujourd’hui, grâce au projet RESICOM, le bas fond est bien aménagé (avec des diguettes de rétention d’eau), nous avons été initiés sur les bonnes techniques de semis et dotés en intrants (semences améliorées, engrais). Avec toutes ces conditions réunies, j’envisage récolter à l’issue de la campagne agricole en cours (2023-2024) autour de 06 à 07 charrettes sur ma parcelle de 25m2”.
“Je suis Pamoussa LALLOGO, déplacé interne dans la commune de Boulsa (village de Manenga). Je suis arrivé dans ce village avec ma famille en juin 2023 à l’issue d’une attaque terroriste. Étant dans mon village natal (Belga), malgré la taille de ma famille (03 femmes et 10 enfants), je vivais dignement car je disposais de terres pour cultiver et possédais un cheptel d’une vingtaine de têtes (composé de moutons, chèvres, bœufs). En quittant mon village, je n’ai rien emporté, mais lorsque je suis arrivé ici, j’ai été bien accueilli par les autochtones, ils m’ont trouvé un logement, des vivres ainsi que la terre pour produire le minimum me permettant de répondre aux besoins alimentaires de ma famille. Par ailleurs, j’ai bénéficié d’une parcelle dans ce bas-fond rizicole aménagé par le projet “Renforcement de la résilience communautaire des ménages agrosylvopastoraux dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord et du Centre-Nord (RESICOM)” au profit des habitants autochtones et déplacés internes. Pour faciliter l’exploitation efficiente de ce bas fond, le projet, nous a appuyé pour l’aménagement, le labour avec un tracteur, la dotation en intrants (semences améliorée, engrais) et pour notre participation aux travaux d’aménagement, nous avons bénéficié d’une rémunération qui m’a permis de répondre aux besoins quotidiens de ma famille. En venant ici, j’étais désœuvré mais grâce au projet RESICOM et à la disponibilité de population autochtone, je mène une activité qui me permettra à l’issue de la campagne agricole en cours, d’avoir un stock alimentaire consistant pour nourrir ma famille.”
M. Edouard YAMEOGO, Chef de l’Unité d’animation technique (UAT) de la commune de Boulsa, en supervision sur le bas-fond du village de Manenga confie “les activités du projet RESICOM cadrent bien avec l’offensive agrosylvopastoral. Cette campagne, la dotation d’engrais prévue pour ce bas fond a été redirigée vers un autre site grâce aux intrants fournis par le projet pour ce site. Par ailleurs, l’aménagement adéquat du bas fond et le suivi régulier assuré par l’animateur et nous services techniques permet d’identifier les insuffisances et apporter rapidement des solutions pour favoriser la bonne évolution des cultures. À l’état actuelle, les cultures se présentent bien, nous espérons récolter 04 à 05 tonnes à l’hectare si la pluviométrie reste bien repartie”.
“Je suis Adama SAWADOGO, nous avons accueilli le projet RESICOM avec beaucoup d’enthousiasme. Dans notre village Pissiga (commune de Korsimoro), depuis quelques années, nous constatons une réduction de notre production agricole du fait de la dégradation et la paupérisation des sols. Sur une superficie d’un (01) hectare, nous récoltions à peine 01 charrette de sorgho ou de petit mil. Mais aujourd’hui, grâce à l’adoption des techniques CES/DRS (Cordons pierreux pour mon cas.), nous espérons récolter environ 03 à 04 charrettes sur la même superficie. Ceci est à mettre à l’actif des divers appuis dont nous avons bénéficiés du projet RESICOM : la dotation en matériels adéquats (pioches, charrettes, gans de protection des mains, etc.), la collecte et le transport des moellons devant servir à l’aménagement des cordons pierreux sur nos champs, la formation sur l’application adéquate des techniques CES/DRS ainsi que le suivi conseil assuré par l’animateur et les techniciens du ministère de l’agriculture”.
Mme Aguiratou SAWADOGO, également propriétaire d’un champ de Sorgho d’01 Hectar aménagé en Zaï (dans le village de Pissiga) se dit confiante au regard de la physionomie des plants. “Depuis quelques années, notre production était insuffisante du fait de la dégradation des sols et du manque de moyens et de compétences pour aménager nos champs avec les techniques CES/DRS. Cette difficulté fait désormais partie du passé car grâce au projet RESICOM, nous avons été renforcés sur le plan matériel et technique. Nous sommes désormais bien outillés pour améliorer notre production agricole et assurer la sécurité alimentaire dans nos familles.” Nous confie-t-elle avec enthousiasme.
“Je suis Halidou OUEDRAOGO, Producteur dans le Village de Kologsamba (commune de Boussouma). Grâce à l’appui du projet RESICOM, j’ai réalisé cette année, 02 ha de démi-lune et 01 ha de zaï emblavé avec du sorgho. Bien que la campagne ne soit pas à terme, je constate déjà une nette amélioration de ma production à travers l’adoption de ces techniques. J’espère récolter 10 charrettes de sorgho sur mon champ de 02 hectares, les années précédentes sans ces techniques, ma production n’excédait pas 04 charrettes sur la même superficie.”
“ Je suis Touinsida Fatimata SAWADOGO, pour cette campagne agricole, j’ai emblavé 01 ha de sorgho à travers la technique cordons pierreux à 03 pierres. L’adoption de cette technique a favorisé l’évolution normal des plants. Avant, ma production était insuffisante du fait de la rareté des pluies et l’absence d’aménagement adéquat pour retenir l’eau. Mais cette année, au regard de la physionomie des plants, je suis sûre d’améliorer ma production agricole. J’espère avoir assez pour les besoins alimentaires de la famille et vendre une partie pour répondre aux autres les besoins quotidiens (tels que les soins sanitaires).”
