“Faciliter le relèvement précoce de 3 000 ménages victimes de chocs dont 600 ménages PDI à travers leur accès à des ressources pour faire face à leurs besoins”, est l’objectif visé par les activités de relèvement précoce mises en œuvre par le projet RESICOM. Pour soutenir ces populations vulnérables (PDI, ménages très pauvres), qui ont tout perdu et qui ont besoin de se relever rapidement, elles bénéficient d’un paquet d’activités à gain rapide dans le court et le moyen terme, leur permettant de subvenir à leurs besoins alimentaires de base, leurs besoins urgents et également les autres besoins non alimentaires. Au nombre de ces activités on peut citer : les travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre rénumérés (HIMO), l’embouche ovine, les Activités Génératrices de Revenus (AGR), la promotion de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) accompagné par la réalisation de jardins nutritifs au profit des femmes enceintes et des mères d’enfants de moins de 05 ans, etc. Après 04 ans de mise en œuvre : 2350 femmes mènent des AGR, 3158 femmes vulnérables pratiquent l’embouche ovine et 5886 femmes sensibilisées ont adopté de bonnes pratiques d’ANJE : l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois, l’introduction d’aliments complémentaires (préparé à base d’aliments locaux notamment la farine infantile enrichie) en plus de l’allaitement maternel, la fréquence de l’alimentation du bébé selon l’âge.
En rappel, l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un domaine primordial pour améliorer la survie des enfants et promouvoir une croissance et un développement sains. Les 02 premières années de vie d’un enfant sont particulièrement importantes car une nutrition optimale pendant cette période aura pour effet de réduire le taux de morbidité et de mortalité, ainsi que le risque de maladies chroniques, et de contribuer à un meilleur développement général. Selon les données de l’OMS, on estime à 2,7 millions le nombre annuel des décès d’enfants imputables à la sous-nutrition, soit 45 % de tous les décès d’enfants. Au Burkina Faso, selon les enquêtes nationales sur la nutrition, plus d’un (01) million d’enfants âgés de moins de 05 ans souffrent encore de malnutrition chronique.
Pour contribuer à changer cette donne, le projet RESICOM, fait la promotion de l’ANJE à travers l’organisation dans ses zones d’intervention, de séances de sensibilisation et de démonstration de la préparation de la bouillie enrichie à base de produits locaux avec l’appui d’Agents de santé en base communautaires (ASBC) renforcés au préalable et la réalisation de jardins nutritifs au profit des femmes enceintes et mères d’enfants de moins de 05 ans. Dans les jardins nutritifs, divers arbres et légumes y sont cultivés (baobab, moringa, tomates, aubergines, etc.) pour servir à la préparation de repas équilibrés pour les ménages vulnérables (dont les PDI). Découvrez ici, des bénéficiaires qui témoignent des effets positifs de cette action.

“ Je suis Ramata BADINI, mère de 05 enfants, ma dernière fille est âgée de 02 ans et demi. L’arrivée du projet RESICOM dans notre village (Minima), a changé mes conditions de vie à plusieurs niveaux. A travers les animations sur l’ANJE, j’ai acquis des connaissances sur l’hygiène de la mère et de l’enfant, sur la préparation de la bouillie enrichie à base d’une farine composée de produits locaux accessibles (le petit mil, le niébé, l’arachide, le soumbala, la poudre de moringa, etc.). Aussi, pour me permettre de varier et améliorer la qualité nutritionnelle du repas familial, je bénéficie d’une parcelle dans le jardin nutritif mis en place par le projet. On y trouve une variété d’arbres et légumes à hauts potentiels alimentaires (le Baobab, le moringa, la tomate, le niébé, etc.). Ces connaissances nutritionnelles m’ont permis de changer les habitudes alimentaires pour le bien être de ma famille. Avant, par méconnaissance des bonnes pratiques d’hygiène et alimentaire, mes 04 premiers bébés étaient régulièrement malades. Je n’avais pas assez de lait et je les nourrissais avec les mêmes repas que les adultes. Depuis que j’applique les bonnes pratiques d’ANJE recommandées, ma fille de 02 ans se porte bien (depuis l’âge de 06 mois, je lui donne la bouillie enrichie 03 fois par jour). Par ailleurs, en plus de ces connaissances sur l’ANJE, je bénéficie d’une parcelle sur le périmètre maraîcher mis en place par le projet RESICOM et également d’un kit AGR qui me permet de pratiquer un petit commerce en vendant chaque 03 jours, des beignets au marché du village. Par jour de marché, j’ai un bénéfice d’environ 6000 FCFA que je ne pouvais avoir auparavant du fait du manque de matériels adéquats. Aujourd’hui, grâce au projet RESICOM, je suis une femme éclairée et épanouie car j’ai connaissance des bonnes pratiques d’hygiène et alimentaire que je partage avec les autres femmes du village et je mène une activité génératrice de revenu qui me permet d’être autonomefinancièrement.”
“Je me nomme Cécile SAWADOGO, je suis agent de santé à base communautaire au CSPS de Niessega (Gourcy). Dans le cadre du projet RESICOM, j’ai bénéficié de renforcement de capacité sur les bonnes pratiques d’ANJE, à l’issue de la formation qui a durée 03 jours, le projet nous a doté en Kits (composé de marmites, louches, seau, tamis, fourneaux et la farine enrichie) pour faire les démonstrations sur la préparation de la bouillie au profit des femmes enceintes et mères d’enfants de 0 à 05 ans. Les sensibilisations que je fais avec les femmes portent sur les bonnes pratiques d’hygiène dans l’environnement familiale, dans la cuisine et le soin des enfants ; les conseils sur les consultations prénatales, la démonstration de la préparation de la bouillie enrichie. Les sensibilisations sur l’ANJE que nous menons chaque jeudi et vendredi au CSPS a permis aux femmes de prendre connaissance de l’importance de l’ANJE pour leur bien être et la santé de leurs enfants. Beaucoup de femmes ne savaient pas comment avoir une farine de petit mil enrichie pour nourrir leurs enfants et éviter la malnutrition. Avec nos conseils, plusieurs femmes ont vu l’état de santé de leurs enfants s’améliorer. Pour citer des exemples, nous avons eu deux (02) cas de femmes qui n’avaient pas de lait pour leurs bébés mais qui ont pu les nourrir convenablement avec la bouillie enrichie.”
“La bouillie enrichie a sauvé mon enfant. Il était gravement malade, je craignais le perdre. Il a été hospitalisé premièrement à Niessega puis à Gourcy pendant 19 jours sans amélioration. C’est à l’occasion de son rendez-vous de pesé de 06 mois au CSPS de Niessega que j’ai fait la connaissance de l’ASBC Cécile SAWADOGO qui m’a suggéré de venir participer aux séances de démonstration de la préparation de la bouillie enrichie avec l’appui financier du projet RESICOM. Étant désespérée et espérant voir la santé de mon fils s’améliorer, j’étais régulière aux différentes séances. Je ne savais pas qu’on pouvait faire de la bouillie enrichie avec une farine faite à base de petit mil, l’arachide, le niébé et le poisson sec. Lorsque j’ai commencé à donner la bouillie enrichie à mon enfant, sa santé s’est améliorée progressivement. Aujourd’hui, il mange bien et se porte mieux” confie AWA SAWADOGO.
“Je suis Philomène PARE, productrice bénéficiaire du jardin nutritif dans le village de Bounou (commune de Yaba). Dans mon jardin, j’ai planté des pieds de baobab, moringa et j’y produis différents légumes (tomates, choux, salades, aubergine local, piment, etc.) que j’utilise pour la consommation familiale. La mise en place de ce jardin me permet de varier les repas, sans dépenser de l’argent. En plus de ce jardin nutritif, je produis de l’oignon dans le périmètre maraîcher aménagé par le projet RESICOM. Les bénéfices de la vente de l’oignon me permettent de soutenir mon mari dans les dépenses familiales.”
« Contribuer au renforcement durable de la résilience des ménages agrosylvopastoraux, y compris celle des personnes déplacées internes (PDI), affectés par la crise sécuritaire et les changements climatiques dans les régions du Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Nord ». Tel est l’objectif principal du projet RESICOM. Ce projet est financé par l’Ambassade du Danemark et piloté par le Consortium Solidar Suisse – SOS SAHEL International Burkina Faso en collaboration avec l’Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité (OCADES-Dédougou), la Fédération des Professionnels Agricoles du Burkina (FEPAB-Yatenga) et l’Association Wendkouni (Boulsa), partenaires locaux. Il est mis en œuvre pour la période du 01 juillet 2021 au 31 Décembre 2025.